lundi 25 mai 2015

Foufou se promène

Foufou avança d'un pas déterminé dans ce que HPY s'entêtait à appeler la pelouse, bien que celle-ci eût plus l'apparence d'un herbage brouté par quelque brebis galeux, que d'une pelouse bien entretenue, tondue par un jardinier zélé au moins tous les quinze jours.

Il venait comme si souvent d'échapper aux griffes de son ennemi juré, le chat bicolore noir et blanc qui s'entêtait à venir l'embêter à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, pourvu que Foufou ne soit pas en train de dormir paisiblement dans les bras de DD ou de HPY elle-même.

Dormir dans leurs bras était d'ailleurs une des occupations préférées de Foufou, au même titre que partager le petit déjeuner, ou n'importe quel autre repas d'ailleurs, avec ceux qu'il avait choisis pour s'occuper de son bien-être.

Comme DD et HPY n'avaient pas souvent l'occasion de prendre leur petit déjeuner ensemble, sauf le samedi et le dimanche, bien entendu, Foufou avait calculé qu'il pouvait s'offrir dix petit-déjeuners en cinq jours. Il en profita.

C'est d'ailleurs pour cette raison que Foufou avait décidé qu'il avait besoin de bouger un peu. Il ne fallait quand-même pas devenir obèse à force de ne faire autre chose que manger et dormir, dormir et manger. 

Si seulement l'autre chat voulait le laisser tranquille, quand il se promenait tranquillement dans le terrain que HPY essayait tant bien que mal à apprivoiser un peu, charriant de la terre argileuse d'un coin vers un autre, afin d'y planter des fleurs, dont certaines survivraient et d'autres pas.

Foufou s'arrêta pour regarder de plus près un endroit qui avait changé d'aspect pas plus tard que quelques jours plus tôt, et d'où rien n'émergea encore.  Il avait pourtant vu HPY y enterrer des choses qui ressemblaient à des pommes de terre, nourriture dont il ne raffola pas. Par conséquent il décida de ne pas les déterrer mais de les y laisser.

Il faisait beau, bien que le soleil n'ait pas encore eu le temps de bien réchauffer la terre.

Les quelques plantes que DD avait semées ou plantées souffraient atrocement du froid et des maladies que le mauvais temps n'éloignait pas.

Voir le mildiou à la force de l'âge dès le mois de mai n'augurait rien de bon pour les récoltes futures.

Quelques radis de dix-huit jours avaient malgré tout eu le temps de pousser, avant de se faire dévorer par les autres membres de la famille, Foufou n'en raffolant pas.

De temps en temps on pouvait voir un jeune lapin venir inspecter les plantations, admirer les salades qui avaient du mal à s'étoffer, tellement mal que même un lapin affamé ne s'y intéressa pas plus que ça. Foufou ne daigna pas non plus s'intéresser au petit lapin en question, il avait tellement bien éduqué ses soi-disant maîtres, pour ne pas avoir besoin de chasser afin de ne pas mourir de faim, bien au contraire.

Si on ne comptait pas avec le chat noir et blanc, la vie de Foufou était bien tranquille. Il dormait un peu, il se promenait un peu, il mangeait un peu, et puis il recommençait un peu. Il se sentait bien heureux, et il le montrait fréquemment à DD et à HPY en venait se frotter contre leurs jambes, en les mordillant un peu, beaucoup, passionnément même parfois.



Aimer et se savoir aimé, était une chose d'une grande importance pour le bien-être de tous, et sans doute quelque chose qui manquait cruellement au chat noir et blanc, qui n'avait comme seule plaisir le harcèlement de ceux qu'il s'imaginait plus faibles que lui-même. Foufou aurait bien voulu lui expliquer qu'on obtient plus facilement ce que l'on veut en se montrant gentil et prévenant, que par des menaces et des gros mots.







dimanche 3 mai 2015

Merci

J'étais toute étonnée, comme chaque fois que je me rends compte que quelqu'un pense à moi. 

Non seulement étais-je étonnée, mais aussi très reconnaissante. 

En plus d'avoir pensé à moi, la personne qui l'avait fait, avait fait le lien entre moi et un oiseau noir, mal aimé des pêcheurs, qui prétendent que cet oiseau - pas si rare - décime les bandes de poissons qu'ils souhaiteraient pêcher eux-mêmes.

Cette personne avait obtenu, je ne sais comment et cela ne me regarde pas, un dessin*) d'une autre personne encore, inconnue de moi, mais qui elle aussi avait pensé à l'oiseau mal aimé de certains pêcheurs - mais pas d'un groupe de blogueurs qui avaient pu faire sa connaissance quelques années plus tôt.

Un sympathique poème complétait l'image (et au dos une explication, entre autres).

Je l'ai aussitôt imaginé encadré, accroché au mur à coté (ou plutôt en dessous) d'un oiseau plus petit, et de deux autres êtres qui me sont chers.

A la première occasion, direction le magasin où je pensais pouvoir trouver le cadre adéquat, et aussitôt rentrée, un peu de bricolage, quelque trous par ci par là, et l'oiseau noir trouva la place qui sera dorénavant la sienne.

Près de la porte d'entrée, il me rappellera l'amitié chaque fois que je passe par là.

Merci! 

***

*) Etegami de Debbie